2 - Participation au mouvement La Manif Pour Tous
- Paris Match le 28 avril 2013 : Béatrice Bourges, entourée de mystère
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Béatrice Bourges, entourée de mystère
Paris Match | Publié le 28/04/2013 à 13h24
Caroline Fontaine
Naguère proche de Frigide Barjot, Béatrice Bourges mène désormais seule sa propre barque à l'assaut du mariage homo.
De la Manif pour tous, dont elle fut la porte-parole, au Printemps français, dont elle est le porte-voix, en passant par le think tank libéral Entreprise et Progrès, dont elle assura durant neuf ans le secrétariat général, nul ne veut parler de Béatrice Bourges. Fichtre. Mais qui est-elle ? Née en 1951 en Algérie, Bourges passe sa licence de droit à Assas, fait du conseil pour de grandes entreprises avant de créer, en novembre 2012, sa boîte de conseil.
Entre-temps, elle fut neuf ans attachée parlementaire auprès de proches de Charles Pasqua. Après une première tentative, en 2002, aux législatives dans les Yvelines, où elle vit, elle rempile, en 2012, avec pour slogan : « Béa ». « Elle se promenait en 2 CV pour faire peuple, mais elle avait le milieu catholique traditionaliste versaillais derrière elle », se souvient Jean-Luc Manceau, alors candidat écolo.
« Béa » donne des conférences à Ichtus, institut catholique traditionaliste lié à l’extrême droite
D’après divers témoins, l’argent coulait à flots. Encartée nulle part mais soutenue par le parti de Christine Boutin, elle déclarait dans son compte de campagne 30 000 euros d’apport personnel. « Une somme inhabituelle », selon une spécialiste. Elle fit 7,13 %. « Elle était exaltée, mais sincère, ajoute Manceau. Je ne l’aurais pas pensée extrémiste. » Pourtant, depuis son éviction de la Manif pour tous, « Béa », dont le mari travaille dans l’industrie de l’armement, appelle à rejoindre le Printemps français où gravitent des groupuscules d’extrême droite.
Elle proclame : « Ils n’ont pas leur place ici. Je prône la non-violence. Contrairement à Frigide Barjot, je n’ai pas embrassé Collard à la manifestation. » Mais « Béa » donne des conférences à Ichtus, institut catholique traditionaliste lié à l’extrême droite. L’auteur de « L’homoparentalité en question. Et l’enfant dans tout ça ? », s’énerve : « Ma foi me porte dans cette guerre de civilisation, mais ma vie privée ne peut pas me faire classer parmi les intégristes catholiques. Je suis divorcée et remariée. Je n’ai pas dix enfants, mais deux. »